L’Essentialisme de Greg McKeown

Vous avez l’impression de courir dans tous les sens. Malgré cela, même en courant, vous n’atteignez pas tous vos objectifs ? Vous vous sentez surmené et débordé sans cesse ? Vous n’arrivez pas à dire “non” aux différentes demandes ?  Vous le regrettez à posteriori car, finalement, vous consacrez plus de temps aux autres qu’à vous-même ?

Si telle est votre situation, nous ne pouvons que vous conseiller la lecture du livre “L’Essentialisme” de Greg McKeown. Il se peut même que cela soit une vraie révélation pour vous. Le thème de cet ouvrage est clair : se concentrer sur l’essentiel pour faire moins mais mieux. En un mot : essentialisme.

3 éléments clé de l’essentialisme

Le concept s’articule autour de 3 éléments clé. Ils forment la base de l’essentialisme :

1. CHOISIR

Le premier élément : chacun est libre de choisir comment dépenser son temps et son énergie.

2. DISTINGUER

Deuxième clé : distinguer. Les choses qui comptent vraiment sont extrêmement rares. Il est nécessaire d’identifier ce qui est le plus important pour nous pour pouvoir se concentrer sur cette priorité.

3. SACRIFIER

Il est impossible de tout avoir et/ou de tout faire. Il faut faire des concessions et décider ce que nous voulons privilégier. Dire oui à une opportunité implique nécessairement en refuser d’autres. Même si c’est difficile, il faut faire des sacrifices et accepter ceci comme partie intégrante d’un choix délibéré, stratégique et réfléchi.

Comment faire pour se concentrer sur l’essentiel ?

Une fois cette base, essentielle, établie, l’auteur nous propose de façon détaillée, étape par étape, comment arriver à se concentrer sur l‘essentiel.

Fixer ses priorités

fixer ses priorités

Il est important de fixer ses priorités. Il faut clairement connaître son objectif pour savoir où l’on veut aller. Ce faisant, il nous est possible de concentrer nos efforts sur cet objectif et mettre de côté tout ce qui n’a pas de rapport avec cet objectif. Tout ce qui nous éloigne de notre priorité est considéré comme du superflu et disperse notre énergie. Il faut donc savoir où on veut aller pour prendre les bonnes décisions.

Prendre du recul

Pour bien définir son objectif, l’essentialiste analyse une situation dans sa totalité. Il arrête le temps pour prendre du recul, de la hauteur. Avec ce recul, on parvient à adopter un autre point de vue sur une situation et voir des éléments qu’on ne voyait pas auparavant. Il faut s’échapper du quotidien pour se concentrer et, conséquemment, arriver à distinguer l’essentiel dans le fouillis du superflu. Vous l’aurez compris, le but de la manœuvre est de s’octroyer des moments de réflexion.

prendre du recul

L’idée est de vraiment se consacrer des moments à la réflexion et à rien d’autre. Une lecture quotidienne pour démarrer ou terminer la journée peut aussi être un bon moyen de prendre de la hauteur. L’idée est en effet d’intégrer des moments de pause dans une vie qui va à 100 à l’heure. 5 minutes par jour ou 1 heure, quelques jours par an (partir en vacances par exemple pour être complètement déconnecté), peu importe le créneau, à partir du moment où cela permet de réfléchir. Libre à chacun de trouver son – bon – fonctionnement.

Oser dire non

Quand on connait son objectif et, donc, qu’on a défini l’essentiel, on peut éliminer tout le superflu. nous pouvons nous concentrer sur ce qui compte vraiment à nos yeux. Suite logique : il faut oser dire « non ».

L’auteur nous prodigue quelques conseils pour se débarrasser de ce malaise qui pourrait nous habiter quand nous déclinons une demande qui pourrait nous éloigner de notre objectif essentialiste.

Il est clair que nous ne pouvons pas tout faire. Si nous disons non à notre voisin qui demande un coup de main, nous disons oui à nos enfants pour passer du temps avec eux. Si nous refusons une invitation à une soirée parce que nous nous sentons très fatigués, nous pouvons prendre du temps pour nous, notre famille et nous reposer pour nous ressourcer.

Il suffit de dire non. Fermement mais poliment.

oder dire non

Il ne s’agit pas uniquement de dire non à des demandes extérieures pour une activité ou des sollicitations diverses. On peut aussi se trouver face à un choix cornélien, une opportunité aussi subite qu’inespérée. Interrogeons-nous dans ce cas : « Qu’ai-je envie de privilégier ? » « Dans quoi puis-je m’engager à fond ? » Car saisir cette opportunité signifie dans le même temps en sacrifier ou négliger une autre. L’auteur nous recommande donc d’effectuer le bon choix. Il n’est pas facile de refuser une belle opportunité mais si on n’est pas à 90% convaincu qu’elle nous rapproche de notre objectif préalablement définit, des sacrifices s’imposent.

Le seul mauvais choix est l’absence de choix
Amélie Nothomb

Le système à mettre en place

Pour optimiser les bienfaits de l’essentialisme, il y a un système à mettre en place. Ce système permet d’atteindre nos objectifs en fournissant le moins d’effort possible.

La préparation

Nous vivons dans un monde imprévisible et devons donc nous préparer autant que faire se peut. Nous avons tous une fâcheuse tendance à sous-estimer le temps nécessaire pour accomplir une tâche et à ne pas envisager ces impondérables qui peuvent surgir à n’importe quel moment. Suivons donc son conseil et prémunissons-nous au maximum en réservant 50% de temps supplémentaire pour une tâche.

Les routines

C’est le moment de vous parler de notre “baguette de magicien”. Oubliez les Hocus Pocus et autres abracadabra, parlons plutôt des routines. Créez-vous des rituels bienfaisants. Nous avons déjà évoqué les bienfaits des routines et l’auteur abonde dans le même sens. Nous sommes perpétuellement victimes de distractions qui nous font perdre notre énergie.  La routine favorise notre focus sur l’essentiel. Elle nous permet de fonctionner sur la base d’automatismes et, par conséquent, de réaliser certaines tâches importantes sans douleur. Le seul effort auquel il faut consentir est la création de cette routine. À force de répétition, l’habitude est assimilée et l’activité se transforme en automatisme. Il est cependant vital d’attaquer les habitudes l’une après l’autre. Cela favorise l’ancrage solide et on reste motivé jusqu’au bout.

La définition d’objectifs

Afin de rester motivé dans l’approche décrite par Greg McKeown, il faut sans cesse avoir la sensation de progresser. Comment faire ? Il faut se fixer des objectifs accessibles. Ils peuvent être ambitieux mais ils doivent correspondre à un calendrier raisonnable. Dans le cas contraire, le risque de se fatiguer et de présumer de ses forces est réel. Si on mise sur un développement progressif, on peut commencer modestement. Sans grand effort, on accumule des petites victoires qui viendront nourrir la motivation. On évite de se carboniser tout en avançant doucement mais sûrement vers son but avoué.

créer des petites victoiresforcer une grosse victoire

L’essentialisme chez NOUS

Nous ne sommes pas encore essentialistes à 100% mais nous avons déjà intégré une grande partie de cette façon de penser et d’agir.

Fixer nos priorités et prendre du recul

Quand nous sommes confrontés à une situation qui impose des choix ou qui nous demande un investissement en temps, nous nous posons les bonnes questions. Nous prenons du recul pour analyser la situation, nous estimons le temps nécessaire et nous décidons si, à ce moment même, c’est le choix judicieux. Va-t-il dans le la bonne direction, celle de notre priorité ? Nous avons intégré le principe que nous avons le choix et le droit de décider comment nous voulons utiliser notre temps. Nous faisons des choix que nous assumons par la suite.

Oser dire non

Pas facile au début mais, après en avoir ressenti les bienfaits, c’est devenu de plus en plus aisé. Et il faut toujours garder à l’esprit que “dire non à quelque chose est dire oui à autre chose”. Et c’est là que l’essentialisme prend tout son sens.

Nous ressentons moins de gêne à dire non. Surtout si cela nous permet de respecter notre choix. Le dire, bien évidemment, correctement mais avec conviction.

Le système est mis en place

Nous avons installé nos routines qui nous permettent de préserver notre énergie mais aussi d’économiser du temps. Ce temps précieux est consacré à des activités qui comptent vraiment pour nous. Une de nos habitudes du soir est de préparer les affaires pour le lendemain. Ainsi nous avons du temps à disposition pour déjeuner le matin en famille dans la bonne humeur. Nous pouvons également parer à toute éventualité, le cas échéant.

Autre exemple d’application à la maison : nous avions la mauvaise habitude de souvent démarrer en retard. Cette situation créait beaucoup de stress dans la famille. Depuis, nous suivons le conseil d’ajouter 50% à l’estimation du temps nécessaire. L’essai n’est pas encore à 100% transformé mais les retards ont considérablement diminué. Les matins avant l’école sont aussi plus zen.

Nous nous fixons des objectifs. Notre méthode préférée est la roue de la vie ou le Level 10 Life. L’auteur conseille de ne pas être trop ambitieux sur ses objectifs et d’y aller étape par étape pour garder la motivation. Ici c’est le seul point où nous ne sommes pas tout à fait aligné car nous essayons de toujours voir grand. Nous visons la lune pour atterrir au pire dans les étoiles. Mais nous y allons aussi crescendo.

Exemples de notre vie essentielle

  • Oser dire non à une proposition de poste intéressant dans une nouvelle société
  • Choisir de ne pas aller à un dîner du club de basket pour passer la soirée de préférence en famille
  • Choisir de ne pas regarder la télé le soir mais prendre le temps de lire un livre
  • Oser dire non à un voyage d’affaires pour pouvoir rester à la maison et partager des moments de qualité avec les enfants
  • Choisir de prendre un temps partiel pour pouvoir créer ce blog et partager nos astuces
  • Choisir de préparer un marathon sans laisser la famille sens dessus dessous
  • Choisir de ne pas terminer les tâches prévues de la journée pour aller se reposer quand il est temps
  • Choisir les priorités des prochains 3 mois pour s’y concentrer pleinement et mettre les projets qui nous semblent moins cruciaux en stand-by

Conclusion

Ce livre est une belle découverte. Il n’est pas souvent cité parmi les œuvres sur l’organisation et du développement personnel. Nous l’avons découvert grâce au bookclub du gratin de Pauline Laigneau. Merci à elle !

Ce livre se lit très facilement. Il est truffé d’exemples pratiques en tout genre. Tant au niveau professionnel que privé. Une démonstration supplémentaire, s’il en fallait, que l’essentialisme est une philosophie de vie et pas uniquement une technique.

Nous recommandons chaudement ce livre. Primo, pour que puissiez nous dire ce que vous en avez pensé et échanger des points de vue intéressants. Secundo, parce que le concept même de l’essentialisme peut s’avérer déterminant dans vos choix futurs, vos objectifs de vie. Nous aurions aimé lire ce livre il y a dix ans. C’eussent été dix années un peu mieux moins stressantes.

Profitons de chaque instant, la vie est courte et la mort éternelle
Adolphe d’Houdetot

Commentaires

  1. Pierre-Favre Répondre

    Plein de chose à méditer dans cet article ! A commencer par notre capacité à choisir. Ce besoin me fait penser à l’adage “commander c’est savoir renoncer” (ou quelque chose comme ça). Autrement dit c’est réussir à discerner ce qui est essentiel (ou au moins important) à un moment donné, et le mettre en oeuvre. Bref, ce que tu explique très bien dans ton article

  2. Natacha Besel Répondre

    Merci pour cet article / synthèse que j’ai beaucoup apprécié.

    C’est fou comme, ces derniers temps, chaque leçon que je vis me ramène à cette notion. Sauf que jusqu’ici je n’avais pas idée de son nom : l’essentialisme.

    Depuis quelques temps, en effet, j’ai pris la décision de choisir un unique objectif annuel. Que je découpe en sous-objectifs trimestriels. En outre, l’idée est de dire “non” à chaque opportunité qui ne me permet pas d’avancer plus vite vers cet objectif. J’ai ainsi refusé des coachings à près de trois potentiels clients. Parce que je ne suis pas prête. Pour le moment je suis concentrée à autre chose.

    Alors certes, ce n’est pas facile mais finalement bien plus apaisant que je ne le croyais au début. Dire non a toujours était une lutte. Et depuis que je le fais, comme conseillé ici, poliment mais fermement, je sens ma vie s’alléger.

    Merci pour cette découverte. Sans doute un livre que j’achèterai la prochaine fois que je me baladerai à la fnac.

  3. Nicolas Répondre

    Merci pour cet article qui liste malheureusement très justement les nombreuses difficultés que j’ai quand il faut atteindre un objectif qui ne me passionne pas. Car tout le problème est là… Quand on a envie, pas besoin de motivation et de méthode. Par contre quand on DOIT accomplir des tâches à contre coeur, mieux vaut s’armer de techniques 🙂

  4. Valentine Répondre

    “Choisir, c’est renoncer” disait André Gide. Je crois que lorsqu’on a accepté cet état de fait, il devient plus facile de faire des choix, prioriser et choisir une direction pour avancer. Merci pour cet article et la découverte de cet ouvrage que je ne connais pas.

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